Madame la Ministre,

Par la présente, je veux vous faire part à vous, ma représentante au sein du gouvernement pour la circonscription de l’Acadie, de ma grande déception, mon sentiment d’injustice et mon indignation concernant l’adoption de la Loi numéro 12.1 entérinée en 2017, qui suspend l’indexation des rentes des retraité(e)s cadres de la fonction publique, le Régime de retraite du personnel d’encadrement (RRPE), pour une période de 6 ans, soit pour les années 2018 à 2023 inclusivement. L’indexation prévue, déjà minime pour tous ceux et celles qui ont œuvré après 1982, est annulée. Plus de 28 000 aîné(e)s sont touché(e)s par cette loi indigne qui va appauvrir ceux qui ne peuvent plus se refaire une santé financière. Contrairement aux affirmations du président du Conseil du trésor, M. Pierre Moreau alors en poste, cette loi est passée sous le radar. Les cadres retraités n’ont jamais été informés ou consultés officiellement avant l’adoption de cette loi. L’information nous a été transmise lors de la réception du document « Votre Rente 2018 » reçu à la fin de l’année 2017. Par ce geste, le gouvernement modifie unilatéralement à la baisse et rétroactivement notre régime de retraite au mépris du droit des retraités et du contrat conclu antérieurement avec l’État employeur.

Mme St-Pierre, j’ai oeuvré dans une école secondaire auprès de jeunes âgés entre 12 et 14 ans pendant 31 ans. J’ai débuté ma carrière comme enseignante et, par la suite, j’ai accédé à un poste à la direction adjointe. À ce poste, sous ma responsabilité, j’accompagnais jour après jour, année après année, environs 250 élèves et une quinzaine de professeurs, en plus des « dossiers écoles » qui m’étaient attribués. Je n’ai jamais calculé mes heures de travail. Mon engagement au travail fut total.

Je considère que j’ai fait ma juste part pour l’accompagnement de nos jeunes vers leur développement intégral. Avant la fin de ma carrière, je me suis assurée de la faisabilité de prendre ma retraite. Calculs à l’appui, j’étais persuadée que mes revenus, principalement ma rente, me permettraient enfin de penser un peu à moi, à ma famille, un juste retour des choses. Une rente dûment gagnée ! Je ne pouvais pas présumer que le gouvernement mettrait en péril ce projet d’une nouvelle vie !

Ces jours-ci, comme bien des citoyens et particulièrement ceux qui, comme moi, sont des prestataires du RRPE, sommes stupéfaits de voir notre indexation coupée lorsque votre gouvernement octroi des millions de dollars au Sélect Club des médecins spécialistes. Malgré tout ce que peut dire notre premier ministre sur la place publique à ce sujet, l’octroi de ces millions passe très mal, et encore plus pour nous qui n’avons jamais égalé les salaires de ces médecins spécialistes. Mon salaire ne m’a jamais permis une mise de côté d’argent me permettant d’absorber le manque à gagner que j’assumerai les six prochaines années et les subséquentes. Difficile à prévoir compte tenu que nous ne l’avons su qu’après l’adoption de la loi. Vous savez sûrement qu’en début de cette année (janvier 2018), le taux d’inflation au Québec a été de 1,3 %. J’ai fait un calcul du manque à gagner que je devrai assumer les six prochaines années et les subséquentes jusqu’à la fin de mes jours, et je peux affirmer que je vais m’appauvrir. Je devrais dire, nous allons nous appauvrir, puisque mon mari est dans la même situation. J’ai cru que notre contribution, nous les éducateurs, à voir au bien être de nos jeunes, à leur instruction et leur éducation (comme l’instruction qu’ont reçu nos médecins spécialistes) serait récompensée par une retraite sereine.

À la fin de l’une de mes années scolaires comme directrice adjointe, j’ai reçu de mes élèves un méritas sur lequel ils avaient écrit ma qualité prédominante: mon sens pour la justice. J’aimerais beaucoup pouvoir attribuer, dans ce dossier, un méritas à mon premier ministre pour le sens de la justice (déf.: principe moral qui exige le respect du droit et de l’égalité, larousse.fr).

Merci Madame St-Pierre d’avoir pris le temps de me lire, et j’apprécierais que cette lettre arrive à bon port, soit entre les mains du premier ministre M. Couillard, et qu’elle porte fruit. Informez-le, s’il-vous-plaît, de notre insatisfaction dans la gestion de ce dossier, moi et les autres éducateurs. Je compte sur lui pour rectifier cette injustice et de permettre à des retraités de vivre avec quiétude leur retraite et leur vieillesse. J’apprécierais vivement avoir un suivi de votre part. Merci et bonne fin de journée

Fabienne Albert, directrice adjointe,
Retraitée depuis juillet 2015

À titre de professionnel et gestionnaire maintenant à la retraite, j’ai œuvré dans le réseau de la santé et des services sociaux pendant près de 40 ans.

Pendant ma carrière, j’ai connu la fermeture des hôpitaux de quartier, le virage ambulatoire, la création des CSSS (centres de santé et des services sociaux) et j’ai quitté avant la mise en place des CISSS (centres intégrés de santé et des services sociaux). Je ne compte plus le nombre de ministres qui continuent à se succéder.

J’ai connu les régies régionales et les agences de santé et des services sociaux. J’ai quitté avant leur abolition.

Même si j’ai connu les associations patronales et leur éventuelle fusion, j’ai quitté avant leur disparition.

J’ai aussi vécu la refonte du système professionnel visant une plus grande autonomie des professions.

À titre de gestionnaire, j’ai dû composer au quotidien avec la double pyramide administrative composée d’une part du volet gestion des ressources et de l’autre, celle des entrepreneurs autonomes : les médecins. Les tensions entre les deux groupes perdurent toujours.

N’est-il pas étrange que, malgré les nombreuses restructurations pour réduire les coûts et améliorer l’efficacité du système, l’accessibilité aux soins se détériore?
Pris dans cette tourmente, je n’avais pas prévu que je serais récompensé à ma retraite par le gel de l’indexation de mon régime pour une période de six ans. Malgré nos contestations, ce gel introduit du revers de la main par le gouvernement libéral en 2018 demeure en vigueur sous celui de François Legault.

Si c’est avec fierté que j’ai investi 40 ans de ma vie professionnelle à rendre les meilleurs soins possibles, j’ai aujourd’hui de la difficulté à accepter qu’une portion de mon régime de retraite dûment intégré à notre système de rémunération serve aujourd’hui à enrichir le groupe de professionnels le plus riche de notre société, soit les médecins spécialistes.

Si la ministre actuelle pense convaincre les retraités de réintégrer le réseau avec cette stratégie, je ne peux que lui souhaiter, ainsi qu’à nous les citoyens que nous sommes, la meilleure des chances.

Michel Legros

Monsieur,

Je viens de recevoir une lettre de votre gouvernement (dont je joins une copie), qui m’annonce le gel de ma pension pour les 6 prochaines années. Tous les cadres de la fonction publique vont certainement recevoir la même lettre.

J’ai travaillé pour le gouvernement durant 43 ans. J’ai maintenant 91 ans et je vis dans une résidence pour personnes autonomes et semi-autonomes. Mon loyer va augmenter de 50,00 $ par mois le 1er mars comme par le passé, et très probablement la même chose pour les prochaines années.

Après toutes les coupures dans l’Éducation, la Santé, etc., on croyait qu’avec les coffres pleins la période d’austérité était terminée. Mais non, c’est au tour des aînés d’y goûter.

J’aurais aimé en connaître davantage sur le pourquoi et comment de cette décision. Vous pouvez comprendre qu’à mon âge, ce gel me paraît définitif. Comme je vous l’ai mentionné, mes frais eux continuent d’augmenter, et si les revenus ne suivent, pas le contexte ne peut que se détériorer.

Avant d’entreprendre d’autres démarches (copie aux journaux), j’attendrai quelques explications de votre part sur le pourquoi et comment de cette décision. Bientôt, mourir semblerait la meilleur solution qui ferait bien l’affaire du gouvernement.

Il y a beaucoup trop de vieux qui coûte cher et ne rapportent rien…

Merci de m’avoir entendu.

Denise Vinet

Monsieur le Ministre,

Je viens de recevoir un accusé de réception du bureau du premier ministre ou on me dit très poliment vous avoir transmis ma lettre du 5 janvier 2018 (dont j’inclus une copie).

Vous comprendrez facilement que ma réaction à cette loi 126 n’est nullement en réaction proportionnelle aux quelques dollars (quoique) qu’elle représente. Au contraire, c’est à ce sentiment d’injustice et d’iniquité qu’elle provoque.

Après avoir contribué financièrement pendant des années à ce fonds, en plus des taxes et impôts qui justifie m’a réaction. Quand votre gouvernement crie à droite et à gauche que «les coffres sont pleins» et que l’on jette les bonbons à droite et à gauche, ce gel sournois est plus difficile à digérer. Les quelques aînés retraités du personnel d’encadrement qui restent justifient-ils ce geste? Quelle sorte d’économie votre gouvernement fera-t’il ? Des peanuts…

Que l’on redonne à I’Éducation une partie de ce qu’on lui a coupé me console. De plus, on pourrait peut-être en enlever un peu aux médecins pour en redonner aux professeurs qui s’occupent à plein temps de notre futur.
De plus, la brève réponse du bureau du premier ministre ne répond nullement à mes questions. J’ose espérer que la vôtre sera différente, et ce, avant les prochaines élections.

Je vous remercie d’avance de votre bienveillante attention.